A ORLY, le nombre de mouvements d'avions (décollage et atterrissage) restera bien plafonné à 250 000 par an. Et pas question non plus de lever le couvre-feu nocturne. Le nouveau ministre des Transports, Gilles de Robien, vient d'assurer à cinq maires de l'Essonne (Brunoy, Draveil, Longjumeau, Savigny et Yerres) qu'il n'était « nullement question de remettre en cause l'actuelle limitation » du trafic sur l'aéroport sud francilien. Une annonce très attendue et qui devrait apaiser les esprits. Quelques heures après sa nomination au gouvernement, le ministre avait semé l'inquiétude en Ile-de-France en décidant de « reprendre à zéro » le dossier du troisième aéroport international, qui devait être implanté à Chaulnes (Somme). Aussitôt, les opposants à la création d'une nouvelle plate-forme s'étaient empressés d'assurer qu'Orly était sous-utilisé pour tenter d'obtenir un déplafonnement. « C'est complètement faux, dénonce Nicolas Dupont-Aignan, le député-maire RPR de Yerres. Il y a déjà trop de riverains qui vivent chaque jour un enfer à cause du bruit. Face à ces déclarations, nous voulions avoir rapidement l'assurance que l'abandon du site de Chaulnes ne remettrait pas en cause la création d'un troisième aéroport. »
Le couvre-feu maintenu Sur ce point, Gilles de Robien s'est voulu clair. Mercredi dernier, il a reçu les cinq maires et leur a assuré que la décision finale sera prise dans la concertation. Il s'est donné un an pour consulter tous les interlocuteurs concernés. « Dans un premier temps, assure le député-maire UDF de Longjumeau, Pierre-André Wiltzer, le ministre va étudier l'utilité d'un troisième aéroport. Ensuite, suivant la réponse, il lui faudra choisir le site le plus pertinent. Mais cette fois, il faudra aller vite, car le trafic aérien se développe très rapidement. » D'ici quinze ans, le trafic aérien devrait même doubler. Résultat : élus et associations craignent un développement d'Orly. « Nous refusons le déplafonnement d'Orly, explique Laurent Béteille, le sénateur-maire RPR de Brunoy. Sur ce point, le ministre nous a également rassurés. » Quant au non-respect des trajectoires par les compagnies aériennes, Gilles de Robien a promis d'étudier la question. Autant de déclarations qui devraient rétablir le calme parmi les antibruit.